mercredi 22 mai 2013

Excès de politesse

Je me suis rendue dans ma ville natale en autobus voyageur ce week-end, puisque, comme je l'ai déjà raconté ici, je n'ai pas de permis de conduire. Je compte d'ailleurs remédier à ce problème dans un avenir (plus ou moins) rapproché, ce qui constitue sans doute une excellente nouvelle pour ma mère, et un véritable cauchemar pour les automobilistes en général. Bref. J'ai donc pris l'autobus vendredi en fin de journée, et comme je suis toujours extrêmement *chanceuse* lorsque je prends le transport en commun, une mère et sa petite fille d'environ 3 ans sont venues s'asseoir juste en avant de moi. Mamans de ce monde, attendez au moins de connaître la suite de l'histoire avant de me classer dans la même catégorie que la belle-mère d'Aurore l'enfant martyre. Je n'avais RIEN contre le fait d'être assise derrière une petite fille un peu chigneuse qui insistait pour s'asseoir sur le même banc que maman. C'est après le départ que ça s'est gâté.

Alors que j'étais plongée dans la lecture d'un roman particulièrement peu passionnant, la petite fille, que j'appellerai Fanfreluche pour les besoins de ce billet, buvait goulûment un biberon de lait (ou de yogourt liquide, je ne saurai jamais). Je dois préciser que Fanfreluche était assise face à sa maman et que l'espace entre les deux sièges me permettait de la voir parfaitement. Environ 30 minutes après notre départ du terminus, j'ai entendu un bruit peu ragoûtant qui m'a forcée à lever la tête. Fanfreluche régurgitait tout son lait/yogourt dans une doudou rose pâle en me regardant fixement. Et je ne parle pas d'un petit filet de renvoyou. Je parle d'un flot de liquide blanc épais et granuleux qui jaillissait sans discontinuer de la petite bouche de Fanfreluche. Évidemment, une personne normale aurait détourné le regard. Mais je n'ai pu m'empêcher de regarder Fanfreluche tandis qu'elle laissait s'échapper un véritable torrent de vomi dans la doudou que sa mère tenait à proximité de son doux visage. Au bout de quelques minutes (qui m'ont semblé des heures), Fanfreluche a finalement cessé de régurgiter, reprenant son biberon comme si de rien n'était. Menoum. J'ai donc poursuivi ma lecture jusqu'à ce que je remarque l'odeur : une odeur aigre de yogourt expiré depuis disons, 4 ans. En me penchant légèrement, j'ai pu apercevoir la doudou pleine de renvoyou abandonnée sur le siège devant le mien.

Encore là, une personne normale aurait simplement pris ses affaires et serait allée s'asseoir quelques bancs plus loin. Mais, pour une raison que seul mon psychiatre connait, je suis restée à la même place pendant tout le reste du trajet, dans les relents de vomi surette. Je pense que je craignais avant tout d'insulter la mère, et que celle-ci perçoive mon changement de place comme un message passif-agressif du genre : « Ouache! Vous auriez dû faire du pouce, ça ne se fait pas de vomir dans un autobus. Sacre-moi la doudou par la fenêtre pis ça presse! » Vous me direz qu'en réalité, la mère ne se serait sûrement pas formalisée de la chose et que mon changement de siège serait probablement passé inaperçu. Et vous avez raison. Je paye parfois cher mon incapacité à me comporter comme le commun des mortels.

Message aux parents d'enfants en bas âge : si vous vous assoyez devant ou derrière moi dans l'autobus voyageur avec votre bambin, un 2 litres de YOP et un sandwich aux oeufs, ne le prenez pas personnel si je me lève pour aller m'asseoir au premier rang avec les gens de l'âge d'or. Merci de votre compréhension.

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